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Paris, France
Ce blog est celui de la conversation libre. Autour des arts, des livres, de la télévision ou de tout autre sujet de culture mais aussi - n'est-ce pas culturel ? - de la politique. C'est dire, simplement, que sur ce blog on parlera de tout. Je le nourrirai au rythme de mon inspiration, de mes rencontres, de mes visites, de mes lectures, de mes poussées d'admiration ou de colère aussi. Que chacun, ici, intervienne. Que l'on discute les uns avec les autres.. Voilà l'ambition de ce blog. Un mot encore sur le titre. "Mon oeil", c'est ce que je vois, mais c'est aussi, vieille expression, une façon de dire que l'on n'est pas dupe et que l'esprit critique reste le maître contre par exemple le "politiquement correct" et contre les idées reçues, de droite comme de gauche. ************************************************************************************* Pour les amateurs d'art, je signale cet autre blog, plus spécialisé sur l'art et les artistes, les expositions, les formes d'expression d'ici et d'ailleurs, d'hier et d'aujourd'hui: http://monoeilsurlart.blog4ever.com/blog/index-350977.html

vendredi 15 novembre 2013

D. de Villepin vend sa (superbe) bibliothèque (Complété)



Ce qu’il peut être énervant ce Dominique de Villepin !  Adulé, beau garçon, ministre, premier ministre, il écrit bien, il aime Zao Wouki (qui lui a dessiné son ex-libris), …  Vous rêvez d’une bibliothèque où il y aurait tous les livres que vous enviez. Il l’a… La barbe à la fin.  L’ancien premier ministre de Jacques Chirac, retiré de la politique pour mener une carrière renouvelée dans le Barreau, se paie le luxe inouï de se séparer de ses livres. Dans une pirouette à la Magritte, dans la préface du superbe double catalogue,  « Feux et flammes », qu’a consacré à cette dispersion la société de ventes Pierre Bergé et associés, DDV écrit : « Ceci n’est pas une collection ». Mais il ajoute aussitôt : « Il y a dans cette entreprise l’expression d’une recherche personnelle, d’un itinéraire fait de rencontres et de retrouvailles, d’interrogations et de doutes. »

Le beau texte qu’a rédigé l’ancien premier ministre aide à mieux comprendre sa décision de prendre le large loin de ses trésors de bibliophile : « Dans ces documents, je respire à pleins poumons le grand air de liberté et d’idéal qui a fait le souffle de la France pendant tant de siècles. Un souffle, je dois l’avouer, que je ne trouve plus guère en dehors des vestiges, des traces, des signes du passé. » (…) « Pourquoi cette vente ? Parce qu’il y a des moments dans la vie où on a besoin, plus qu’à d’autres, de sens et d’unité. » (…) « C’est aussi, peut-être, une façon de me convaincre, preuves à l’appui et sous l’égide des grands anciens, qu’il n’y a pas de fatalité à la médiocrité politique. »



Autographes, dédicaces, éditions originales… la bibliothèque de DDV contient ce qu’il y a de meilleur et de plus recherché.  Et de plus varié aussi. Deux ventes seront donc consacrées à cette mine d’or. La première, le jeudi 28 novembre, intitulée : « Les voleurs de feu ».

Chronologiquement, le premier ouvrage proposé est un livre de La Boétie : « Vive description de la Tyrannie & des Tyrans, avec les moyens de se garentir (sic) de leur joug » (1577) – estimé de 30 à 40 000 € - . Passons rapidement sur les Montesquieu, Voltaire, Chateaubriand, Lamartine, Lamennais, Nerval, Michelet, Hugo, Tolstoï (les épreuves corrigées de « La Famine » -60 à 80 000€-), Verlaine, Whitman, Zola – signalons  l’exemplaire de « L’Aurore » du « J’Accuse » –estimé de 6 à 8 000 € -,  Vallès, Péguy, Jaurès, Blois, Alain, Barrès, France…

Passons sur Céline, Apollinaire, Cendrars, Rolland, Péret, Vacher, Drieu, Gide, Artaud, Mauriac, Éluard, Saint-Exupéry, Senghor, Césaire, Aragon, Genet, Debord, Alleg,… etc .etc.  L’ensemble des éditions des « Manifestes surréalistes » d’André Breton ( 4 volumes en exemplaires parfaits) est estimée de 20 à 30 000 €. « Les aventures de Tintin, reporter du petit « vingtième » au pays des Soviets » en édition originale, Bruxelles, 1930, volume estimé de 20 à 30 000 €. L’édition originale de « La condition humaine », dédicacée par André Malraux à Céline est estimée de 30 à 40 000 €. « L’homme révolté » de Camus, dédicacé par Camus au Castor, à Sartre est estimée de 40 à 60 000 €.  « Les Mémoires de Guerre » de Charles de Gaulle, « L’Appel , 1940-42 » de 1954 est là. C’est l’exemplaire adressé par Charles de Gaulle à Roger Nimier. « À Roger Nimier dont j’apprécie fort le talent, avec le témoignage de mes meilleurs sentiments. C. de Gaulle, 20 octobre 1954 ». Ce à quoi Roger Nimier a ajouté son propre post-scriptum :  « Et dont je n’estime pas le suicide », rédigé sans doute vers 1960, en raison d la politique algérienne du général que l’écrivain s’apprêtait, au moment de sa mort en 1962, à caricaturer sous le titre « La grande Zorah ». 241 numéros composent  cette première des deux ventes d’exception qui se tiendront les jeudi 28  et vendredi 29 novembre à Drouot-Richelieu.



La seconde dispersion, celle du 29,  comporte 301 numéros. Elle est  intitulée : « Les porteurs de flammes ». Elle démarre avec Charles Quint, excusez du peu, pour un texte manuscrit du 30 mai 1535, signé à Barcelone et portant sur l’Organisation du royaume (est. de 6 à 8 000 €). Suit un Machiavel in 16, fort de 778 pages, qui contient « Les Discours de l’estat de paix et de guerre » … « Plus un livre du mesme aucteur intitulé le Prince », Paris 1571 (est. de 2 à 3 000 €).

Tout ce que la France politique et historique a compté de personnages marquants est très  souvent ici représenté par un autographe. Le simple énoncé des noms –et on en passe, bien sûr -  est un régal : Louis XIII, Richelieu, Mazarin, Louvois, Marie-Thérèse d’Autriche, La Fayette, Camille Desmoulins ( avec notamment le manuscrit des notes pour sa propre défense dans sa plaidoirie contre le rapport accusatoire de Saint-Just - est. 30 à 40 000 € -), Marat, Fouquier-Tinville… Arrêtons nous un instant sur l’exemplaire imprimé sur peau de vélin, en 1791, de la « Constitution française » qui appartenait à Armand-Gaston Camus, l’un des signataires de la Constitution (est. 30 à 40 000 €)…

Reprenons avec les autographes: Bonaparte puis Napoléon Ier, puis Louis-Napoléon Bonaparte, Pasquale Paoli, Cadoudal, Talleyrand, Fouché, Carnot, Ney, Fourier, Proudhon, Blanqui, Barbès, Thiers, Tocqueville, Bugeaud, Gambetta, Louise Michel, Herzl, Trotski, Maurras, Clemenceau… Avançons : Millerand, Krotopkine, Gandhi, Mussolini,  Göring, Pétain, Léon Daudet, Jean Zay…  , un manuscrit de Charles de Gaulle, une réflexion autour de Napoléon Ier, écrite à Trèves en 1928 (est. 10 à 15 000 €).  Plusieurs livres du Général avec des dédicaces sont aussi proposés, dans de bonnes et rares éditions.

Il faut noter que DDV collectionnait et cède aussi des photographies de personnages ou de moments historiques : Lénine, Trotski, Liebknecht sur son lit de mort, Clemenceau à la chasse au tigre en Inde, Hitler, Gandhi et Nehru, Churchill, Khrouchtchev, Krumah, Mao, Nasser, la fratrie Kennedy, Lee Harvey Oswald, Pompidou, Mitterrand, Che Guevarra, des affiches de Mai 68, Gorbatchev… Le catalogue se clôt sur des ouvrages qui ne se trouvent pas là par hasard : les deux volumes de la revue "Tiqqun", organe du Parti imaginaire, 1999-2001,  très lue à Tarnac et « The end of history and the last man » de Francis Fukuyama, en édition originale.


Jacques Bouzerand

mercredi 13 novembre 2013

1914-1918 : Deux frères de Cahors, Jean et Louis Toulouse



1914-1918 :  Deux frères de Cahors: Jean et Louis Toulouse.

         Nous approchons de la commémoration  nationale du début de la Première Guerre Mondiale, cette guerre de 1914 à 1918 qui fut le premier grand carnage du XXème siècle. Le Prix Goncourt vient pour sa part de couronner le beau roman de Pierre Lemaître qui retrace le retour à la vie de deux soldats renvoyés dans leurs foyers… Tant d’autres ne sont hélas jamais revenus.

         Ils étaient deux frères. Deux frères promis à un grand et bel avenir,  nés à Cahors à la fin du XIXème siècle dans une de ces familles qui portaient, enraciné au cœur, dans  l’esprit et dans l’action, l’amour de leur patrie, la France. Jean Toulouse est né le 8 août 1894. Après ses études secondaires au Lycée de Cahors et une licence en droit, il était élève de l’École libre des sciences politiques, Sciences Po, à Paris. Louis Toulouse né le 22 octobre 1895, son jeune frère, s’était inscrit, après le lycée, comme élève de l’École nationale supérieure des Beaux Arts à Paris. Louis est tué au bois d’Avancourt dans les Vosges, le 28 avril 1916. Jean est tué quelques mois plus tard, à Chaulnes dans la Somme, le 4 septembre 1916.
   
                   Retour vers le passé. À Cahors, Jean et Louis traversent une enfance heureuse et choyée dans une famille ayant pignon sur rue dans une belle maison du quartier des Hortes, près de ce qui est aujourd'hui l’avenue Victor Hugo.  Leur père, Émile, natif de Mende en Lozère en 1860, a suivi les enseignements de l’École nationale supérieure des beaux-arts à Paris de 1883 à 1888. En 1897, il est nommé architecte départemental du Lot.  À ce poste, comme le précise Ghislaine Legrand, dans un article du Bulletin de la société des études du Lot, (3 ème fascicule, 2002) , il réalise de nombreux bâtiments publics dans ce département entre 1905 et 1911 : les groupes scolaires d'Albas, de Douelle, de Gignac, de Laramière, de Livernon, de Montcléra ; la mairie-école de Grézels ; la mairie-poste de Saint-Vincent-Rives-d'Olt ; la mairie de Soturac ; de 1897 à 1909 : les écoles de Berganty, Catus, Cazals, Mechmont, Goudou, Puyjourdes, Moussac, Lherm, Marminiac, Pern, Limogne, Varaire. Il construit ou rebâtit des châteaux : à Ladevèze, Pechpeyroux, Blazac, Féral, Cuzals ; et aussi de belles demeures à Cahors : la maison Calmette, 1899 ; la maison Bouchet, 1900-1901 ; la  maison Cornaire, 1900-1910 ; la maison du directeur de la Banque de France aujourd’hui maison Nespoulous, 1905-1909 ; l’hôtel Terminus…  Il construit aussi  de nombreuses églises et des presbytères, il reconstruit des maisons de congrégations religieuses et des clochers…

         Bref, Émile Toulouse mène une carrière active et prospère.  Pour loger toute sa vaste famille pendant ses moments de villégiature et les grandes vacances, il acquiert  à Saint-Cirq Lapopie le Château de Porteroque dont le site et l’environnement l’a séduit. Sa femme, Jeanne, une maîtresse de maison accomplie, originaire du Quercy (elle est née près de Montauban), lui donne sept beaux enfants. Quatre garçons, Jean, Louis, plus tard Pierre, puis Gabriel et trois filles, Lucienne surnommée Lulu, Marie et Louise. 
Étudiants à Paris, les deux aînés ont leurs appartements au Quartier Latin, dont l'un, Quai Conti, tout à côté de l'Institut de France et des Beaux-Arts. Ils mènent une vie studieuse et détachée des soucis quotidiens.

         L’orage éclate en août 1914 avec la mobilisation générale. La guerre est déclenchée. Elle durera quatre années. Âgés de 19 et de 20 ans, Jean et Louis sont mobilisés. Depuis sa chambrée qu’il partage avec « d’épaisses brutes », le 7 septembre, Jean écrit à ses parents : « Mon train de vie est tellement changé que je me sens moi-même tout changé. La vie militaire ne me paraît cependant pas rebutante, loin de là même, mais je manque d’habitude ». Deux jours plus tard : « Maintenant j’ai connu ce dont Maman me faisait un « épouvantail ». Elle disait : « Tu verras quand tu seras à la caserne ! » et ça ne m’a nullement ennuyé ». Le 13 septembre, retenu à l’infirmerie par un épanchement de synovie, il écrit : «  Je suis furieux. J’en pleure de rage. (…). Il vient de partir huit cents hommes pour le front. Je viens de les regarder partir avec envie ». Un mois plus tard, il fait à nouveau ses « quarante kilomètre » sans fatigue. Il lui est proposé d’être élève-officier, mais précise t-il, « j’ai refusé cet honneur, (…), je ne tiens pas plus qu’un autre à laisser ma peau aux Allemands, mais je ne veux pas rester en arrière de ma classe. Si j’en ai l’occasion, j’avancerai aussi bien à la bataille ». Le 12 novembre : « Il est onze heures, je pars à trois heures pour le front. J’ai réussi à me joindre au départ, je suis tout à fait prêt, complètement équipé. Vous êtes mon seul regret, je vous embrasse mille fois tous et vive la France ». Le 31 décembre : « Enfin, j’ai entendu siffler les balles et les obus. Durant cinq jours, aux deux compagnies, il y a eu deux morts ». 1915. Pluie incessante, pieds mouillés en permanence, rhumatismes, neurasthénie, anémie, infirmerie… Jean se plaint beaucoup de  sa solitude « au milieu de convalescents et de tire-au-flanc » et parmi des  soldats qui sont tellement éloignés de son univers social et mental. « Je tourne comme un ours en cage ». Mais il ne perd ni le moral, ni le courage.  « Il faut aussi vous arranger n’importe comment, pour m’éviter la réforme que les majors veulent m’imposer ; si je ne suis bon à rien, j’ai encore assez d’amour-propre pour désirer le faire ignorer ». Le voilà élève-aspirant. Le 6 avril 1916, « j’ai vu ma note définitive à la compagnie qui a été transmise au colonel, la voici : « Très bon élève, intelligent, très énergique, très apte au commandement. Conduite et manière de servir parfaites ». Il espère être envoyé à Valréas ou à Salonique… pour parfaire sa formation d’officier.

         De son côté, Louis part vers la fin de décembre 1914. Le 20, il entre en caserne à Mirande, ville du Gers dépourvue de charme : « Des cartes postales, il n’y en a pas ici, ainsi d’ailleurs que de WC, il y a les écuries et les caves les plus proches ». Au début de janvier 1915, il veut intégrer le peloton des élèves-officiers. Refusé. « Dans notre compagnie, tous les bacheliers et les étudiants ont été aussi éliminés. On n’a pris que les instituteurs et les types pistonnés et quelques types même n’ayant aucun titre. C’est bizarre… ». L’état des lieux est déplorable : « Il y a beaucoup de malades, hier quatre cent cinquante à la visite, à cause des mauvais soins. Il commence à y avoir de la vermine dans les chambrées. Ce n’est pas étonnant, notre paille est dégoûtante, toute brisée, pleine de poussière et de saletés de toutes sortes. De plus, il y en a qui ne se lavent jamais ». Le commandant (Palauque) déteste les intellectuels et il les brime. Louis est heureux de partir au front. Le 14 mai, il est dans les tranchées, en deuxième ligne. Il est déjà monté à l’assaut à la baïonnette. « Pour le moment, je suis dans un trou que je me suis creusé.. Il pleut, ce qui est bien ennuyeux.(…) En quatre jours, j’ai vu des choses inimaginables pour vous ; si je reviens je vous raconterai tout cela ».  Des morts, des blessés… la neige, la boue… 3 avril 1916. Toujours des tranchées qu’il faut creuser et creuser. « L’ennuyeux, c’est que nous n’avons rien à manger, pas même du pain et que nous en aurions bien eu besoin pour nous soutenir » 9 avril. « Tout le jour, c’est un roulement sourd, le sol résonne de coups continuels. La nuit, dans le bois, des éclairs fulgurent de tous côtés, les batteries se mettent à tirer sans relâche et leurs détonations semblent tout fracasser ». 11 avril. « Ce soir nous remontons en ligne. (…). À présent, je suis proposé comme élève-aspirant par le commandant de compagnie, il faudrait faire appuyer ma demande. Cela ne me paraîtrait pas injuste, car j’estime qu’après un an de tranchée, j’ai des titres à présent que beaucoup n’ont pas ». 16 avril. « Ici, même quand ça ne barde pas, la vie est dure. Pas moyen de se laver, de se changer, de manger chaud, de dormir, pas d’abri et toujours entendre le canon ». 21 avril. Son dossier d’élève-aspirant revient. Il est « ajourné » par le général de Lobit, « malgré les bonnes notes du lieutenant, du commandant et du colonel général de brigade ». 23 avril. « Nous montons en première ligne ce soir pour six jours sans doute ». 26 avril. « Le colonel Valy, commandant de brigade a été blessé et  mon lieutenant blessé. Tout le monde y passe ici, mais puisqu’il le faut, il ne faut pas s’en faire pour ça ». Ce sera sa dernière lettre. Son professeur aux Beaux-Arts, Gustave Umbdenstock, avait écrit de lui à son père: « C’est une jolie nature d’artiste, il est stupéfiant en dessin et en modelage. (…) Son travail régulier et sa nature volontaire autant que sérieuse , lui assurent un brillant avenir ».

         Depuis le front, le 16 mai 1916, Jean écrit à sa grand-mère : « Penser qu’il n’y a rien à faire, que le temps ne me rendra pas Louis m’exaspère. Je t’assure que ça n’amoindrit pas mon courage, mais ça m’enlève ma gaîté ». Le 22 mai à son père : « Il aura fallu la mort pour le sortir de la modestie dans laquelle il avait toujours caché son sang froid et calme courage ». Émile, Jeanne, Jean , Pierre, Lulu, tous peinent horriblement dans leur deuil de « Loulou ». Un autre jour Jean écrit : « Dans cette guerre stagnante, où rien n’est imprévu et où on ne peut montrer son courage que sur ordre, je sens la vanité des mots de vengeance et la puissance du hasard contre la volonté. (…). La mort de notre cher Louis m’a fait plus vieux ». Le 20 juin, Jeanne lui écrit : « Voilà qu’il nous faut tout d’un coup, bon gré mal gré, nous hisser sur ces sommets et monter le calvaire ! Ce sont des âmes si avancées en civilisation, en douceur, si peu faites pour ces horreurs, qui s’y sont vues plongées ! Les gens un peu rudes d’autrefois, ignorant nos délicatesses, ont vu en somme des guerres supportables… Nous, la pire de toutes, et puisse-t-elle être la dernière ! » Le 2 septembre, Jean écrit : « Nous sommes en ligne depuis cette nuit ». Le 3 septembre : «  Nous ne faisons rien que de mener une vie absolument inconfortable en entendant le canon qui fait sauter les cervelles dans nos crânes. Tout va bien et moi aussi». Le 4 septembre, tout au commencement de l’assaut, Jean, dans la première ligne française, tombe,  frappé par un éclat d’obus à la tête.

         Mieux qu’un roman, cet échange de lettres dans l’intimité d’un famille soudée, des lettres écrites par des personnes cultivées et d’esprit ouvert, braquent un projecteur sur ce qu’a été cette guerre affreuse dont nous allons commémorer le centenaire.  Préoccupées par l’autre grande abomination du siècle, la seconde guerre mondiale et ses millions de victimes militaires ou de victimes civiles assassinées par le racisme, le nationalisme exacerbé, la fureur des armes, nos générations avaient jeté, bien légèrement, le voile de l’oubli  sur ces millions de morts et les souffrances de nos grands-parents. De plein fouet celles-ci nous reviennent dans la face. Les lettres que nous lisons ici, avec leur vivacité, leur poids de vécu, leur proximité de sentiments,  nous touchent. Rassemblées par Philomène d’Arenberg, nièce de Jean et Louis Toulouse, fille de Pierre, ces lettres, présentées par Jacques Legendre et Sophie de Lastours, dans une édition revue par Gilbert Eudes, chez L’Harmattan, sont accompagnées de photographies de famille et de dessins réalisés au front par Jean et par Louis Toulouse.


Jacques Bouzerand

PS. J’aurais pu, aussi, rendre compte de la deuxième partie très passionnante de ce livre   composée des mémoires de René Tognard, né en 1894 dans la Vienne. Pilote, mitrailleur, deux fois cité, deux fois blessé, ce militaire mobilisé en 1914 a été démobilisé en 1919. Agriculteur,  président de coopérative agricole, administrateur du Crédit agricole et de la Caisse d’épargne notamment,  il est devenu sénateur de la Vienne. Il est mort en 1976.














jeudi 7 novembre 2013

Françoise Gaujour : Dans le silence des grands espaces





C'est toujours une surprise agréable de découvrir une nouvelle facette chez une personne que l'on connait sous d'autres angles et que l'on apprécie déjà pour beaucoup d'autres qualités. Françoise Gaujour, je l'ai connue lorsqu'elle débutait dans le journalisme.  Elle a mené depuis une carrière enviable dans la presse écrite, à la radio, à la télévision… De l'environnement à la culture  elle a montré l'étendue de son intérêt pour l'information, l'économie, les arts… et sa capacité à animer des émissions avec un ton enjoué. Et voilà que je découvre une autre Françoise Gaujour, artiste.

En voyageant à travers le monde, et notamment en Afrique où elle a vécu enfant,   Françoise Gaujour  s'est mise à fixer les images de ce qu'elle perçoit des réalités qui l'entourent. Au Mali, en 2004, ce sont des paysages et des visages. En Islande, plus tard, elle va plus loin que la capture, vers la stylisation. Et peu à peu,  elle se forge un style qui  lui est tout particulier. Par le cadrage, par la lumière, par la saisie des mouvements ou de l'absence de mouvement, par la découpe que créent dans la réalité d'un paysage les lignes de la nature ou celles d'un déplacement, elle offre des visions tout à fait originales.

Les deux séries  « Silhouettes » qui sont présentées à la Galerie Galry, 41 rue de Verneuil, à Paris,  sont un choc délicieux pour l'œil. Ses « Surfeurs du béton » et ses « Dunes » ont été captés au Brésil et à Los Angelès. La première série figure  l'absolu du mouvement, avec  les traces rétiniennes de skateboarders inouïs, sortis d'un maëlstrom dont on entend la fureur sonore… ( « Je suis cachée en vous », « Je suis un souffle de vie », « Je suis le strict minimum », « Je suis un fantôme »… Tirages numérotés sur 5,  sur Metallic Paper, appliqué sur Dibond). ) La seconde série, « Dunes »,  décrit dans des plages de couleurs, de coloris plutôt, l'absolu du  silence, de la pérennité, de l'immobilité. ( « L'envol », « La rêverie », « L'Éternité », « La Sagesse »… en tirages uniques, sur papier Fine Art texturé, appliqué sur Dibond). Ces images d'une sérénité immense, rien ne bouge, sont aussi d'une parfaite simplicité dans le graphisme minimaliste  et la couleur. François Gaujour aime à citer la phrase d'Eugène Delacroix : « La couleur est par excellence la partie de l'art qui détient le don magique. (…) La couleur a tous les pouvoirs sur la sensibilité ». Le message est bien passé.

Jacques Bouzerand
 

jeudi 31 octobre 2013

Germain Caminade : Au coeur de la couleur


 
Voilà un peintre de ce siècle qui pour donner le jour aux images projetées par sa créativité utilise les moyens les plus classiques et les plus éprouvés de son art millénaire : la peinture. Aujourd'hui, comme voilà quatre ou cinq cents ans les artistes les plus immémoriaux, les Vinci, les Raphael, les Titien…, il va directement aux  pigments et les travaille à l'huile. Germain Caminade n'est pas, mais pas du tout, un adepte de l'acrylique ni des couleurs préfabriquées vendues en tubes ou en bocaux. Il ne court pas après le vite-fait ni l'approximation industrielle. La peinture pour lui est un sacerdoce et une éthique.

Sa palette joue dans les grandes largeurs entre le vif inouï des jaunes, des verts, des orange extrêmes et l'apaisé de teintes plus calmes. Il lui faut donc aller chercher patiemment dans les oxydes, les cristaux, les métaux, les fluos… les éléments colorés  subtils qui correspondent exactement à son désir et qui donnent à son travail sur la toile leur spécificité, leur originalité, leur valeur. Germain Caminade  doit, dans sa recherche quasi alchimique, faire jaillir la teinte la plus exacte et précise. Sa quête de la tonalité juste est une ascèse à laquelle il se livre.
 
Si j'insiste sur la couleur - les couleurs - et la matière des oeuvres de Germain Caminade, c'est parce que pour leur forme on ne peut appréhender d'un seul coup d'œil, d'une seule vue cavalière, les voies majeures qu'emprunte l'artiste, successivement ou paralèllement ou dans la concomitance. C'est aussi ce qui fait la singularité de Germain Caminade.

Pour simplifier la perception que l'on peut avoir du trajet de l'artiste, je définirais trois pistes dans l'ensemble de ses propositions.
La première est celle de la figuration. Visages, scènes composées, groupes de personnes, animaux… constituent ce premier ensemble d'images qui tendent le plus souvent vers l'épure. Elles se définissent en chocs d'espaces peinture/lumière  où le tracé, le « peint » appellent la contribution du spectateur pour qu'il comble ce qui est un vide, mais aussi une invitation à exprimer son propre dessein.
 
La deuxième piste du travail de Germain Caminade est celle de la composition que l'on peut déclarer au premier coup d'œil abstraite. Il s'agit d'assemblages, plus ou moins lâches ou plus ou moins serrés, de formes à la géométrie imparfaite, colorées, en tension l'une envers l'autres, libres ou cernées. Ces ensembles de formes évoquent, si l'on veut, celles qui  trament  les tissus de l'ancienne Amérique, des Indiens du Sud ou de l'Afrique des tribus, comme celles des N'tchak du Congo, ou certains  « wax », ces tissus ornés à l'aide de cire. Par leurs coloris, leur imperfection formelle décidée, ces formes imposent leur présence mystérieuse et, du coup, faisant fuir l'idée première de  l'abstraction et le risque de sécheresse  qui serait impliqué par une méthode trop méthodique, elles se trouvent  chargées d'un fort potentiel émotionnel.
 
Dans un mode connexe, Germain Caminade a inventé aussi une figure, une représentation qui lui est personnelle. C'est une icône, apparemment très simple.  Très puissante en réalité. Il s'agit de ses tableaux intitulés « Équilibres/tensions ». Un grand cercle de couleur unie, entouré seulement par le blanc du fond, est largement installé sur la moitié supérieure de la toile. Deux barres larges superposées,  occupent, elles, la moitié inférieure du tableau dont le reste n'est que blancheur. Ces trois éléments sont peints avec liberté, sans règle ni compas,  chacun de couleurs différentes mais qui vibrent indiciblement l'une par rapport à l'autre. Ces éléments  apparaissent même comme en lévitation ou mieux comme tenus à distance l'un de l'autre par une sorte d'effet magnétique ; comme si la loi de gravitation  décrite par Newton et par Einstein leur imposait ici aussi sa règle universelle. Ce qui explique sans doute une part du pouvoir attractif qu'exercent ces œuvres.

Troisième voie enfin chez Germain Caminade, celle de l'abstraction à proprement parler (sans que l'expression banale épuise ici le sujet. C'est plus compliqué).  Je préfèrerais pour ma part accoler à ce champ la qualification d'« informel ». Mais dans cet espace, l'artiste a lui-même donné des titres dynamiques  à trois séries : « Galactiques », « Organiques », « Énergies »…
C'est le lieu où le peintre se donne un maximum de liberté. Mais aussi le maximum de plaisir dans une véritable euphorie picturale. Pour ses «Galactiques », par exemple, il serait trop facile d'aller chercher du côté de Jackson Pollock parce que…  les drippings y ont joué un rôle. Ça n'a à vrai dire rien à voir. La marque du crayon, Caran d'Ache ou Conté,  n'a jamais engagé aucun poète. Nous sommes dans deux mondes différents. Celui de Germain Caminade est une musique où les accords sont savamment calculés pour donner du bonheur à voir ce qui est lancé sur la surface plane. Il en va de même pour ses « Organiques » où d'autres références pourraient être sollicitées, mais à quoi bon, puisque l'énigme du travail de l'artiste, se résout ici et maintenant, sur la toile qu'il maîtrise de A jusqu'à Z. La série « Énergie » pourrait valoir des remarques du même genre qui aideraient à en affirmer l'originalité. Celle-ci réside d'abord dans l'énergie des couleurs et des dispositifs qui mettent celles-ci en jeu, en opposition, en cohabitation, en tension… Tout cela dans une parfaite harmonie du déséquilibre.

J'évoquais un peu plus haut les trois voies empruntées par Germain Caminade pour construire son œuvre. Si l'on veut bien être un tout petit peu plus perspicace et lire sous les lignes ou entre elles ce que nous propose le peintre, on peut dès lors comprendre et voir que ces trois directions sont finalement parallèles, cohérentes, congruantes et que les finalités des unes et des autres, dans un travail acharné de recherche et d'exploration, affirment la suprématie de la couleur et de la peinture. Pour approcher la vérité de l'artiste.

Cette œuvre, d'un peintre d'aujourd'hui, fait l'objet d'une vaste exposition personnelle à la Galerie Estace, 24 rue Beaubourg, du 28 novembre au 28 décembre. 
 Cette galerie parisienne a été la première à montrer le travail de Germain Caminade dès 2007 et à le présenter dans des foires d'art (Slick 2008 et Slick 2010).

Cette exposition se tiendra dans les 300m2 du 24 Beaubourg, sera la troisième exposition personnelle de Germain Caminade avec la galerie Estace après Organiques en 2010 et Mixdesign en 2012.
Estace-Leipzig présentera une exposition de Germain Caminade en 2014. 
Régis Estace, qui « suit » Germain Caminade depuis de nombreuses années, va permettre ainsi aux amoureux de la peinture de cheminer à nouveau avec le peintre tout au long de ses variations. De son œuvre en marche.

Jacques Bouzerand

Novembre 2013

jeudi 24 octobre 2013

Fiac 2013 : L'hymne à la liberté.


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Des FIAC,  en quarante années, je n’en ai pas manqué beaucoup.  Et seulement parce que mon travail m’avait expédié pour quelques jours à l’un des bouts du monde. C’est dire qu’à la Bastille, au Grand Palais,  Quai Branly, à la Porte de Versailles, à nouveau au Grand Palais… j’en ai vu défiler des artistes, des galeries, des toiles et des installations. J’ai vu des cotes grimper aux lustres puis s’établir au raz du plancher ; j’en ai vu d’autres qui ramaient puis finissaient par s’installer durablement à un bon niveau de reconnaissance. Des collectionneurs ont misé, ont acheté. Certains ont largement gagné. Mais aucun n’a perdu. Acheter de l’art est un jeu très subtil et grisant où entrent en ligne de compte des dizaines de paramètres. C’est un kriegspiel libérateur d’endorphines pour batailles de salons. Un euphorisant  général. Un jeu de société où la passion de fouiner, de choisir, de négocier, de décider, d’annoncer, de montrer paie largement tous les frais de l’aventure. 


L’édition 2013 de la foire parisienne avec 184 galeries de haut niveau est parfaitement fidèle aux canons de ce rendez-vous annuel qui attire des visiteurs du monde entier. La Fiac surprend, elle éveille, elle réjouit, elle étonne et elle ouvre l’appétit.  Car la Fiac, ce sont les galeries qui la constituent. Ce sont elles qui ont l’œil ouvert sur les artistes et leurs créations, les artistes  qui sont là, ceux qui arrivent… Ce sont les galeries qui donnent la température de l’ébullition artistique. Et ce sont elles qui font aussi le marché, c’est à dire la proposition, l ‘étalage, comme au marché, des propositions et qui vendent au public après avoir établi la mercuriale, la liste des prix.  Une foire est faite pour que des transactions s’y produisent. La Fiac est de ce point de vue une réussite.

Lorsqu’on a fait le tour des stands très nombreux au rez-de-chaussée et dans les galeries à l’étage le sentiment qui domine est celui d’une immense liberté.  Les artistes, plus que jamais, s’expriment en mettant à bas toutes les barrières qui pouvaient subsister. Cent ans après « Le nu descendant l’escalier » de Marcel Duchamp, tout est désormais possible dans l’expression plastique. La Fiac, magnifiquement, est le témoin de cette ultime libération.

Entre le « presque rien », l’ineffable tel que défini par  Vladimir Jankélévitch (et parfois le « moins que rien ») et le « plus que tout » de l’outrance absolue, de la démesure,  les artistes d’aujourd’hui occupent toutes les postures. Et toute la place.  Et c’est un bonheur parfait de les voir déployer, au total si diversement, leurs talents, parfois leur génie. C’est bien le moindre mystère de l’art qu’il est capable sous l’impulsio réfléchie, spontanée ou arbitraire de l’artiste de faire naître des icônes. L’artiste, démiurge et prophète, est le prêtre de notre temps.
 Jacques Bouzerand
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EXTRAITS du DOSSIER de Presse
(Claudine Colin Communication)


Au Grand Palais dans la Nef & le Salon d’Honneur
La Nef et le Salon d’honneur accueillent 129 galeries internationales d'art moderne et d'art contemporain.

À noter la présence d'un nombre inégalé de galeries internationales prestigieuses telles que 303 Gallery, Air de Paris, Gavin Brown’s enterprise, Capitain Petzel, Sadie Coles HQ, Paula Cooper, Chantal Crousel, Massimo De Carlo, Gagosian Gallery, Gladstone Gallery, Greene Naftali, Marian Goodman, Bärbel Grässlin, Karsten Greve, Hauser & Wirth, Max Hetzler, Xavier Hufkens, Kukje Gallery / Tina Kim Gallery, kurimanzutto, Yvon Lambert, Lelong, Lisson, Matthew Marks, kamel mennour, Metro Pictures, Victoria Miro, neugerriemschneider, Galerie Perrotin, Eva Presenhuber, Almine Rech, Regen Projects, Thaddaeus Ropac, Andrea Rosen, Esther Schipper, Sprüth Magers, Michael Werner, White Cube, Zeno X, David Zwirner, parmi tant d’autres.
On notera le renforcement de la présence de galeries prescriptrices, parmi lesquelles Catriona Jeffries, David Kordansky, Giò Marconi, Vilma Gold, Vitamin Creative Space, qui rejoignent Art: Concept, Guido W. Baudach, Isabella Bortolozzi, Gavin Brown’s enterprise, gb agency, Greene Naftali, Jan Mot, Meyer Riegger, Franco Noero, ou encore Reena Spaulings Fine Art...
De nombreuses galeries spécialisées en art moderne sont également présentes : Galerie 1900-2000, Raquel Arnaud, Applicat-Prazan, Le Minotaure, Guillermo de Osma, Denise René, Sophie Scheidecker, Natalie Seroussi, Tornabuoni, UBU Gallery, Zlotowski ou encore Waddington Custot.
Plusieurs expositions personnelles seront présentées : Serge Poliakoff chez Applicat-Prazan, Anthony Pearson chez David Kordansky, Nuno Ramos chez Fortes Vilaça, Josef Strau chez House of Gaga, Jean Dupuy chez Loevenbruck, Simon Fujiwara chez Neue Alte Brücke, Ai Weiwei chez neugerriemschneider...
Le Salon d’honneur regroupe 24 galeries prescriptrices, reconnues internationalement pour leur capacité à découvrir et à promouvoir les talents de demain ainsi que pour leur aptitude à les installer fortement et à les accompagner efficacement.
NIVEAU 1
Les trois galeries d’exposition situées au 1er étage accueillent 55 galeries d'art contemporain et de tendances émergentes.
On notera l’arrivée de jeunes galeries « chefs de file » telles que Algus Greenspon, François Ghebaly, hunt kastner, Juliette Jongma, Kraupa-Tuskany Zeidler, Labor, Mendes Wood, mother’s tankstation, Overduin & Kite, Ramiken Crucible, Jonathan Viner... qui rejoignent Marcelle Alix, Bureau, Cherry & Martin, Dependance, Karma International, Peres Projects, Plan B, Rodeo et The Third Line pour ne citer qu’eux.
La FIAC soutient la jeune génération de galeries françaises avec l’arrivée de castillo/corrales et Jérôme Poggi qui rejoignent Martine Aboucaya, Marcelle Alix, Cortex Athletico, Crèvecoeur, Gaudel de Stampa, New Galerie, Semiose, Triple V...
Les nouveaux exposants viennent renforcer un socle de galeries prestigieuses parmi lesquelles on retiendra Bugada & Cargnel, Valentin, Frank Elbaz, Francesca Minini, Office Baroque, Sommer Contemporary, Stigter Van Doesburg...
Plusieurs expositions personnelles seront présentées : Caleb Considine chez Essex Street, E’wao Kagoshima chez Algus Greenspon, Anita Molinero chez Alain Gutharc, Slavs and Tatars chez Kraupa-Tuskany Zeidler, Parker Ito chez New Galerie, Scott Olson chez Overduin and Kite, Tammy Rae Carland chez Jessica Silverman, Servane Mary chez Triple V ainsi que Paulo Nazareth chez Mendes Wood.

SECTEUR LAFAYETTE ET PRIX LAFAYETTE
La FIAC et son partenaire officiel, le groupe Galeries Lafayette, renouvellent avec le Secteur Lafayette, un programme de soutien aux galeries émergentes inauguré en 2009. Ce programme rassemble 10 galeries sélectionnées pour la qualité de leur programmation prospective et sur la base d'un projet spécifique pour la FIAC comportant un ou deux artistes. Elles sont choisies par un jury composé de conservateurs de musées internationaux : Jean de Loisy (Président du Palais de Tokyo, Paris), Emma Lavigne (Conservatrice au Musée national d’art moderne, Centre Pompidou, Paris), Scott Cameron Weaver (Curateur au Kunstmuseum, Museum für Gegenwartskunst, Bâle), ainsi que de Guillaume Houzé (Directeur du Mécénat, groupe Galeries Lafayette, Paris).
Ce programme apporte à chaque galerie un soutien financier pour sa participation à la FIAC. Depuis son origine, le Secteur Lafayette a soutenu une cinquantaine de galeries parmi les plus prometteuses de leur génération.
Pour la FIAC 2013, 10 galeries issues de 8 pays ont été sélectionnées :
C L E A R I N G (Brooklyn, Bruxelles) Crèvecoeur (Paris)
Freymond-Guth Fine Arts (Zürich) hunt kastner* (Prague)
Juliette Jongma* (Amsterdam) PSM* (Berlin)
Ramiken Crucible* (New York) Rodeo (Istanbul)
Semiose (Paris)
Martin van Zomeren* (Amsterdam)
* Nouvelles galeries qui rejoignent la FIAC ou qui effectuent leur retour en 2013.
Huit galeries présenteront des expositions personnelles : Korakrit Arunanondchai chez C L E A R I N G, Shana Moulton chez Crèvecoeur, Sophie Bueno-Boutellier chez Freymond-Guth Fine Arts, Eva Kotatkova chez hunt kastner, Ursula Mayer chez Juliette Jongma, Gavin Kenyon chez Ramiken Crucible, Eduardo Basualdo chez PSM, et Anne de Vries chez Martin van Zomeren.
Deux galeries proposeront une présentation conjointe de deux artistes : Shahryar Nashat et Christodoulos Panayiotou chez Rodeo et Aurélien Mole et Julien Tibéri chez Semiose.
Sélectionné par le jury Lafayette parmi les artistes présentés, le lauréat du Prix Lafayette 2013 bénéficiera de l’acquisition d’une œuvre ou d’un ensemble d’œuvres par le groupe Galeries Lafayette, ainsi que d’une exposition dotée d’un budget de production qui se tiendra au Palais de Tokyo courant 2014.

LE PRIX MARCEL DUCHAMP
La FIAC réaffirme son engagement aux côtés de l’ADIAF et du Centre Pompidou en accueillant les projets des quatre artistes présélectionnés pour le Prix Marcel Duchamp 2013 : Farah Atassi, Latifa Echakhch, Claire Fontaine et Raphaël Zarka.
Vendredi 25 octobre, le public est invité à assister à la présentation des artistes par leurs rapporteurs à l’Auditorium du Centre Pompidou.
     -  Suzanne Cotter, Directrice du Musée Serralves de Porto au Portugal, pour Raphaël Zarka
     -  Donatien Grau, Universitaire, pour Claire Fontaine
     -  Marjolaine Levy, Critique d'art et commissaire d'exposition, pour Farah Atassi
     -  Rein Wolfs, Directeur du Art and Exhibition Hall of the Federal Republic of Germany à 
Bonn, pour Latifa Echakhch
L’annonce du lauréat sera faite au Grand Palais samedi 26 octobre à 11h30.

 NOTES:
Illustrations:
Iron Tree, Ai Weiwei, 2013
iron
628 x 710 x 710 cm; total height including pedestal 690 cm
Courtesy the artist and neugerriemschneider, Berlin. Photo: Ai Weiwei Representé(e) par:neugerriemschneider 

Eduardo Basualdo
Representé(e) par:PSM
Martin Barré
Representé(e) par:Nathalie Obadia

Latifa Echakhch
Representé(e) par:kamel mennour

Kaws
Representé(e) par:Galerie Perrotin

Korakrit Arunanondchai
Representé(e) par:C L E A R I N G