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Paris, France
Ce blog est celui de la conversation libre. Autour des arts, des livres, de la télévision ou de tout autre sujet de culture mais aussi - n'est-ce pas culturel ? - de la politique. C'est dire, simplement, que sur ce blog on parlera de tout. Je le nourrirai au rythme de mon inspiration, de mes rencontres, de mes visites, de mes lectures, de mes poussées d'admiration ou de colère aussi. Que chacun, ici, intervienne. Que l'on discute les uns avec les autres.. Voilà l'ambition de ce blog. Un mot encore sur le titre. "Mon oeil", c'est ce que je vois, mais c'est aussi, vieille expression, une façon de dire que l'on n'est pas dupe et que l'esprit critique reste le maître contre par exemple le "politiquement correct" et contre les idées reçues, de droite comme de gauche. ************************************************************************************* Pour les amateurs d'art, je signale cet autre blog, plus spécialisé sur l'art et les artistes, les expositions, les formes d'expression d'ici et d'ailleurs, d'hier et d'aujourd'hui: http://monoeilsurlart.blog4ever.com/blog/index-350977.html

mercredi 13 octobre 2010

Jean Redoulès : Avec l’art pour terroir






Jean Redoulès est un artiste rare. Il est de ces sages qui mènent leur vie en dehors des circuits médiatiques et agités des capitales et qui ont ainsi, de saison en saison, la liberté d’approfondir leur travail en allant toujours plus loin dans leur recherche. Toujours plus près dans l’approche d’un bonheur de création.

Cet homme du terroir, ce Quercynois de profonde souche, a été médecin. Un excellent médecin toujours présent dans les mémoires alors qu’il frôle aujourd’hui les quatre-vingt dix ans. Médecin de campagne à Pelacoy, commune de Francoulès, dans les Causses du Lot, médecin de ville à Cahors. Dans cette France des entrailles à la fois rustique et cultivée, riche de traditions et secrète dans son expression. Autant dire que de l’humanité ( et de la réflexion sur l’humain ) Jean Redoulès connait tous les détours. C’est ce chemin patient et cette expérience dense qui ont nourri son art. Il a été aussi à bonne école : son aîné, son ami de territoire, son frère de pinceaux, de crayons, de couleurs et de formes, était lui-même un des plus grands artistes français contemporains, Roger Bissière. Voisins des mêmes terres arides, ils se voyaient souvent et se plaisaient, dans l’atelier de La Boissièrette, près de Cazals dans le Lot, à se poser mutuellement les questions que les artistes se posent sur leur métier depuis que l’homme a eu l’éclair, l’envie, l’idée, comme à deux pas de là, dans la grotte de Pech-Merle, à Cabrerets, de fixer pour l’éternité – ici sur une paroi rupestre - leur paysage mental. Puis d’autres après eux…

À cette passion, Jean Redoulès, à Cahors, à Saint-Michel de Cours, s’est exercé sous de multiples formes. Et chaque fois, sur le papier, sur la toile, dans des sculptures, des constructions… il a tenté de donner à son imagination la traduction exacte. Ces œuvres ont été montrées, ici ou là, à quelque trop peu fréquentes occasions. Ainsi, dans les beaux murs cisterciens de l’Abbaye de Beaulieu-en Rouergue, sauvée voilà des années par Pierre Brache et Geneviève Bonnefoi, on a pu voir ses « portes » sombres, rurales, mystérieuses, ouvrant sur l’inconnu. Au Musée Henri Martin de Cahors, régi avec intelligence par Laurent Guillaut, Jean Redoulès déployait, en 2001, toute sa panoplie dans une belle rétrospective intitulée « Chemins de terre ». Il y avait là de beaux pastels à l’huile inspirés par les incitations sous-jacentes de l’actualité et de la rumeur du monde; des « Incisions », pratiquées à l’Opinel n° 8, sur des feuilles de Canson blanches, colères puissantes et retenues, traces de moments, graphies intimes, jeux de lumières ( blanc sur blanc ) ; et une cinquantaine de statuettes de buis travaillé au couteau, au burin, au ciseau à bois, figurant de petits personnages, lutins, trolls… Dans la salle du Temple, à Caussade, un choix de ses œuvres rappelait sympathiquement leur diversité et leur complémentarité.

Jean Redoulès était présent, en 2007, dans le circuit « Chemin des Arts » avec neuf autres artistes vivant dans le Lot: Christiane Le Guen, Alain Prillard, Christian Destieu, Pierre Prévost, Pierre-Jérôme Atger, Dominique Garnal, Georges Guiard, Michel Dupuy, Philippe Quirin. Présent aussi au château de La Roussille, à Pradines, où Marie-Pierre et René Bonnave, avaient invité en juin 2009, Jean Redoulès ( Sculptures en Hommage à Morandi) , Jaco ( Jérôme Bosch, l'Afrique, la musique ), Rosi Larapidie ( peintures autour du cirque, des oliviers ) ainsi qu’ Alain Turpault ( photos sur le Mali ). Etc. etc.

L’exposition organisée par Commune-Art à la mairie de Francoulès du 23 octobre au 12 novembre – conjointement avec des œuvres de Jean-Pierre Rodrigo ( Voir : http://monoeilsurlart.blog4ever.com/blog/lire-article-350977-1841742-jean_pierre_rodrigo__cactus_et_vibrato.html) montre les plus récentes peintures de Jean Redoulès. Je ne les ai pas encore vues. J’ y courrai, dès que possible, ayant hâte de découvrir les nouvelles trouvailles inventives, la vivacité jamais en défaut de cet « honnête homme », policé, cultivé, attentif, qui a fait de la médecine sa philosophie et de l’Art son domaine d’évasion et d’accomplissement.

Jacques Bouzerand

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